Histoire :
En 1879, Millard Fillmore Robeson fonda sa première entreprise de coutellerie à Elmira, dans l’État de New York. Dans un premier temps, il utilisa le nom de "M.F. ROBESON" puis ensuite, en 1885, celui de "ROBESON CUTLERY Co".
Millard Fillmore Robeson
Millard importait ses premiers couverts d’Angleterre et d’Allemagne, car ils étaient moins coûteux que l’achat de produits fabriqués aux États-Unis. Cependant, des droits de douane stricts sur les couverts fabriqués à l’étranger ont été adoptés en 1890, et à nouveau, en 1897, avec le Dingley Tariff Act, ce qui incitera Millard à produire ses propres couverts. A partir de 1895, il s’installa dans une petite entreprise à Camillus, dans l’État de New York, appartenant à Charles E. Sherwood et Denton E. Bingham. Ils étaient beaux-frères et tous deux étaient des couteliers anglais immigrants avec de l’expérience. Ils fabriquèrent des couteaux, sous contrat, pour Robeson pendant plusieurs années. En 1898, Le siège social et la fabrication de la Robeson Cutlery Company ont été déplacés à Rochester et, environ deux ans plus tard, à Perry, dans l’État de New York.
Robeson Cutlery Co., Perry, 1906Les couteaux Robeson ont été fabriqués dans ces bâtiments jusqu’en 1965.
En 1901, le nom commercial SHUREDGE a été adopté pour la ligne de couverts de qualité de Robeson. Après le décès de Millard Robeson en 1903, ses fils George and Irving, reprirent le flambeau de la société.
Ouvriers de chez Robeson, années 1900
Au cours des années 1910, 1920 et 1930, Robeson était considéré comme l’un des deux meilleurs fabricants de couverts de poche en Amérique et l’un des meilleurs au monde, mais la concurrence féroce des couteliers allemands après la Première Guerre mondiale eut un impact négatif sur ses ventes. Au début des années 40, Robeson était en grave difficulté. L’entreprise a été mise en vente et rachetée par Saul Frankel, un homme d’affaires de Rochester. Frankel n’était pas comme Robeson, qui avait les connaissances et l’expertise nécessaires pour fabriquer des couteaux de haute qualité. Mais, il était un excellent homme d’affaires et reconnaissait ses lacunes. Il embaucha Emerson Case, de la célèbre famille des couteliers Case, et lui a pratiquement donné carte blanche, en tant que directeur général, pour revitaliser l’entreprise, ce qu'il réussira parfaitement.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Robeson fabriqua bon nombre de différents couteaux, des US M3 Trench Knife pour l'US Army, des MK1 et MK2 "Ka-Bar" pour l'US Navy et l'USMC, des TL-29 pour l'Army Signal Corps etc... De nos jours, l'USM3 Robeson avec sa lame datée (R.C.Co 1943) est devenu un peu le "graal" des collectionneurs de USM3.
USM3 Robeson (lame datée R.C.Co 1943), collection Nicolas P.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Robeson ne produira que 36 575 poignards USM3 sur un total d’environ 2.5 millions fabriqués. Il est donc le second plus petit fabricant au niveau du volume total produit . Le premier étant Böker. La production restera limitée ainsi que sa qualité, car Robeson bâclera rapidement cette commande. Le coutelier ayant décroché un contrat bien plus intéressant avec la marine américaine pour la production des couteaux USN MK2. Robeson ne produira que des modèles lames datées : U.S.M3 R.C.CO.1943 et lames : U.S.M3 R.C.CO. Néanmoins, il existe une version stérile avec juste le marquage 'crossed-cannon" de l'Ordnance Department. Il sera le seul fabricant à inscrire ses initiales sur toutes ses lames (datée ou non). A la différence d'Utica qui apposera ses initiales uniquement sur sa version "lame datée" ou de Aerial et Kinfolks sur leurs versions "garde".
On trouve deux type de marquages lame : un avec un point après le CO de R.C.CO et un sans le point.
Il est également le seul fabricant à avoir un poinçon spécifique de l'Ordnance Department, normalement réservé aux armes à feu et placé sur la garde au lieu du pommeau.
Les poignards Robeson seront fournis en sortie d’usine avec un fourreau U.S. M6 L&C FJA.
M3 Robeson (lame) en version "boxed".Collection Bill Walters.
Robeson ne produira aucune USM4